Quel était les relations entre la direction OKC et Lama Kunzang ? Lettres au Lama Kunzang 1

Ceci est une lettre écrite par Tsering Paldron au Lama Kunzang, publié ici pour démontrer noir sur blanc le fonctionnement interne de la OKC, que ce soit en Belgique, France ou Portugal, tout passait par lui, inclus les disputes de couples, les rivalités entre adeptes.

Précieux Maître je me prosterne à Vos pieds.

J’espère que la santé du Lama va bien et que tout se passe selon Ses vœux.
J’écris au Lama parce qu’il y a eu quelques changements à mon programme pour le Portugal et donc ci-joint j’envoie le nouvel emploi du temps. Le séminaire en Algarve est annulé et je pars donc une semaine plus tard, en essayant d’avoir terminé tous les textes d’Adarsha News. (Il y a-t-il des corrections ?) Il n’y avait pas assez d’inscriptions pour justifier un séminaire. Je pense que le restaurant est trop jeune à Loulé pour avoir créé la dynamique nécessaire à ce genre d’événements. On verra la prochaine fois. Ceci ne m’empêchera pas d’aller quand même, pour les frères et sœurs, quelques jours plus tard.


Concernant ce périple, et d’autres choses encore, j’avais quelques questions à poser au Lama :
Pour les frères et sœurs en Algarve j’avais pensé passer deux soirées avec eux. Faire ensemble une petite pratique de Chenrezig, peut-être reprendre un peu la visualisation à partir du « Trésor du cœur des êtres éveillés ».
Est-ce que le Lama pense qu’il est utile que j’aille à Humkara Dzong ? Il y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour les jeunes ? Je pensais leur passer « Powder », pour sortir un peu des approches formelles auxquelles ils ne sont pas très sensibles et créer une occasion de parler un peu avec eux.


Le Lama remarquera qu’il y a un séminaire prévu à Madère. Vu que c’est la première étape du futur voyage, que c’est la première fois que j’y vais, ou même peut-être que quelqu’un y va pour parler du Dharma, je pensais, bien entendu faire quelques offrandes de sang et sur, quelques offrandes à la mer aussi. Il y a-t-il quelque chose d’autre à laquelle le Lama pense particulièrement ?


Concernant Lisbonne, je viens d’apprendre que le prix des séminaires a presque doublé. L’année dernière nous faisions payer 5.000$ pour les trois sessions de deux heures qui composent le séminaire, ce qui est déjà un prix un peu élevé. Cette année, sans m’en parler du tout, Kumar en a considérablement augmenté le prix: les séminaires sont maintenant à 9.000$ (environ 1800FB, mais ça représente beaucoup plus au Portugal). Le résultat, bien sûr, est qu’il y a 18 personnes inscrites jusqu’ici, contre 34 l’année dernière.
Si je tenais à informer le Lama de ceci, c’est que je devine qu’à la première occasion, le nombre réduit d’inscriptions sera avancé comme argument pour mettre en cause mes voyages au Portugal. La rivalité que Kumar me porte n’est un secret pour personne, ni pour le Lama, ni pour les frères et sœurs, ni même pour les élèves les plus proches, qui l’ont remarqué par eux-mêmes.


Puisque le Lama lui a parlé de mes séminaires à Lisbonne, il ne peut pas esquiver. Donc, il augmente considérablement le prix, avec comme résultat, une diminution tout aussi considérable du nombre d’inscriptions. A l’occasion il dira que pour une quinzaine d’élèves ce n’est peut-être pas la peine que j’y aille, en oubliant de mentionner l’augmentation du prix.


Peut-être je me trompe complètement dans le scénario, (j’aimerais d’ailleurs qu’il en soit ainsi), mais je l’ai vu faire tant de choses comme cela, à d’autres que moi et dans des situations où je n’étais pas du tout impliquée, que je le crois parfaitement capable d’agir ainsi, consciemment ou inconsciemment.


D’ailleurs j’aimerais aussi faire une parenthèse au sujet de la carte VISA et des deux billets d’avion que j’ai acheté avec. Ceci uniquement parce que je n’ai pas très bien compris l’argument. Tout d’abord il faudrait préciser que cette fameuse carte n’était pas sur le compte Adarsha, mais bien OKC, compte avec lequel il achète de nombreux billets d’avion, pour le Khenpo cet été, pour lui-même, et pour moi d’ailleurs aussi, sans avoir aucun mal à les justifier. De plus, ces billets ont été achetés pour deux week-ends où j’avais des séminaires à Lisbonne, dont l’argent rentrait dans la caisse dans la rubrique Yoga/Méditation. Ce voyage était donc, à plusieurs titres, très aussi facile à justifier. Voilà, cela n’a pas d’importance, mais je tenais à ce que ce soit clair, car il a tendance, lorsqu’il veut se justifier, à ne raconter qu’une demi-vérité, ou laisser les choses dans une sorte de flou artistique qui permet plusieurs interprétations.


Encore au sujet de la carte il faut savoir que cela prend environ un mois à partir du moment où on en fait la demande. Si Kumar ne vient que dans trois semaines, par exemple, que seulement alors le Lama lui demande, cela fera au moins deux mois jusqu’à ce que l’on puisse l’avoir. Serait-ce possible de lui envoyer le message par Rafael qui vient bientôt ?


Au cours de mon séjour au Portugal ce genre de malentendus, certains vrais, d’autres vraiment voulus, m’ont beaucoup attristée. Surtout que c’était fait parfois de manière vraiment grossière, devant des élèves, et sans aucune dignité.
Si j’ai proposé de continuer à aller au Portugal, c’est que beaucoup d’élèves ont manifesté leur intérêt (cet été il y a eu 11 personnes du Portugal qui sont venues à Nyima Dzong pour assister à la petite retraite de Chenrézig que Jean-louis m’avait demandé d’animer, et ceci malgré le peu d’information qu’il en a été donné).

Le Portugal est en train de s’éveiller au Bouddhisme et après avoir offert des séminaires d’introduction au Bouddhisme à Lisbonne, il me semble que ce n’est pas le moment d’arrêter, maintenant que, plus que jamais, il y a de la demande. Si le Lama pense que c’est utile, je ferais de cette rivalité une occasion de pratique et j’essaierai d’arriver le grand sourire à la bouche (comme le Lama faisait à l’armée…). Par contre, si le Lama sent qu’il vaut mieux que je n’y aille pas, la prochaine fois je pourrais faire un séminaire dans une salle louée à Lisbonne, dans le Nord, le Sud et partout, sauf au Centre, pour lui épargner cela.


Peut-être cela ferait plaisir frères et sœurs de Lisbonne que l’on se réunisse, mais je n’ai pas prévu de faire de réunion avec eux pour les mêmes raisons. Je n’en ferais pas, sauf si le Lama pense qu’il serait bien de le faire.


J’aimerais quand même ici dire deux, trois petites choses. Le bilan de ce que j’ai vécu avec Kumar au Portugal est pour moi une grande blessure. Je suis infiniment triste non seulement de ce qui s’est passé entre nous, mais aussi de ce que j’ai vu qui se passait avec d’autres. C’est un spectacle vraiment désolant de voir quelqu’un qui a de telles capacités, utiliser si souvent l’appui qu’il reçoit du Lama contre ses frères et sœurs au lieu de leur faire partager son bon karma. Cela amène les plus faibles à douter de l’amour que le Lama leur porte et à griffer le Samaya. Et toute cette masse de souffrance pour lui-même et les autres, vraiment en vain. Oh, certes, j’ai moi-même des tas de défauts et peut-être que je fais souffrir bien plus de gens sans m’en apercevoir. Le spectacle de notre esclavage aux émotions et aux concepts est vraiment navrant.


Il y a encore une autre affaire délicate. C’est l’Union Bouddhiste Portugaise. Au départ le Lama m’avait demandé d’être associée à titre personnel et pas comme représentante de l’OKC, ce que j’ai fait. Je n’ai pas beaucoup suivi leurs affaires, étant souvent partie, mais de ce que je sens cela ne va pas très bien. Nous avons des ennemis au Portugal. Ce sont des êtres qui ont vécu chez nous (comme Alexandra) et d’autres qui ont eu des démêlés avec Kumar. En ce moment nous n’avons aucun intérêt à nous en créer d’autres. Fernando a réussi à faire adhérer à l’UBP, malgré leur méfiance suite à nos petits problèmes, les deux seuls centres Zen qui ont une existence permanente au Portugal. Sans eux, l’UBP n’existerait pas, puisqu’elle ne serait composée que de l’OKC. Or évidemment, dans l’atmosphère présente, avec toutes les difficultés que nous avons pour le moment, on ne peut pas afficher une attitude sectaire. Pour cela, Kumar est vraiment un mauvais ambassadeur. Non seulement il n’arrive pas à changer sa nature, mais en plus, la plupart des gens le connaissent déjà et ont eu maille à partir avec lui. Tout en disant ceci, je suis consciente qu’il n’y a pas d’autre solution. L’avant-dernière fois que Kumar est venu, le Lama lui a dit un mot à ce sujet. En rentrant, il a fait quelques coups bas à Fernando, en représailles. Il ne peut pas s’en empêcher.


Ce qui est terrible c’est que lorsqu’il s’acharne sur quelqu’un, cette personne entre dans une sorte de paranoïa où il voit tout ce qui vient de lui de façon négative. Elle perd les pédales et alors elle fait des erreurs dont il s’empare immédiatement pour la descendre. J’ai vu cela avec Saul, avec Maggy… On finit par lui en vouloir terriblement de ce qu’il nous fait découvrir de négatif en nous-mêmes. C’est vraiment un étrange karma.


Bien sûr, je comprends toute la valeur des offrandes matérielles que Kumar, grâce au travail des frères et sœurs de Lisbonne, peut apporter à la famille, surtout maintenant que Bruxelles est en difficulté. C’est très précieux de pouvoir aider pour le Tengyur, le temple, Adarsha, etc. Mais évidemment, pendant ce temps-là, une certaine dette au niveau humain est en train de s’accumuler, qu’il faudra solder tôt ou tard.


J’aimerais pouvoir aider Fernando, qui pour le moment est son point de mire, à ne pas s’enfoncer dans cette attitude-là dont on sort vraiment meurtri, en ayant accumulé beaucoup d’amertume, peut-être le Lama peut-il m’inspirer quelques conseils…
Jean-Louis m’a demandé de faire aussi quatre week-ends au long de cette année à Nyima Dzong. Ce serait pour les frères et sœurs et aussi des gens du coin. Si j’y passe quelque jours je pourrais aussi un peu m’occuper des enfants. Qu’en pense le Lama ?
Enfin, Isabelle de Tahiti a laissé un message avant son départ comme quoi elle avait parlé au Lama de la possibilité que j’aille à Tahiti. Qu’en est-il ?

Il vient un temps où il n’est plus possible de regarder les êtres (desquels je fais, ô combien, partie) se détruire et détruire les autres, se chamailler et tomber dans tous les pièges qui leur sont inspirés par la peur et l’aveuglement. On a envie de devenir cette arme magique qui « détruit au simple toucher » toute la lourdeur, toute la souffrance, toute la peur d’aimer inconditionnellement, qui éclabousse de laideur apparente la lumière parfaite de notre esprit. Heureusement que le plus souvent, au cœur même des tempêtes les plus féroces, je ne suis plus seule : le sourire et la présence du Lama sont là au fond de la lumière cristalline, mais encore discrète, qui imprègne tout. Heureusement aussi, que de temps en temps et pendant un temps de plus en plus long, la coupole opaque qui recouvre le ciel se déchire vers un horizon lumineux au fond duquel je sais que mon esprit est déjà cet arme magique dont la chaleur fait fondre les plus épais bunkers.


Mais pour en être encore plus certaine, jusqu’à pouvoir affronter toutes les situations de ce monde tellement étrange en pouvant toujours, discrètement et en silence, transformer pour moi et les autres, toute laideur en lumière, je voudrais réitérer ma demande auprès du Lama de pouvoir faire une retraite de la Dakini. Si mon karma me le permet, à la Sapinière Danakosha, il y aurait-il un petit coin ? Mais s’il est plus utile que ce soit à Nyima Dzong, c’est bien aussi.
Janvier serait-il un bon moment ?


Voilà, Maître. Je ne sais pas si je mérite le nom de disciple, mais comme tout le monde, sans doute, j’essaye de faire de mon mieux.


Votre fille qui vous aime :

Source

Table of Contents

OKCinfo