Procès du gourou de l’OKC, Robert Spatz #OKCproces #OKCinfo

Audition d’une jeune femme et de ses parents qui avaient déposé plainte pour des abus sexuels perpétrés dans une maison d’Aiseau-Presles, quand elle avait 17 ans.

 

Procès du gourou de l'OKC Robert Spatz alias Lama KunzangLe procès de Robert Spatz, de six coprévenus et de la galaxie de sociétés coopératives ou commerciales, derrière laquelle la secte OKC, a pris des retards considérables depuis la première audience, voici une quinzaine de jours. En effet, des dizaines de plaignants se sont fait connaître depuis lors, depuis la médiatisation de l’affaire et les révélations du journal «L’Avenir» sur des viols avec tortures corporelles imputés au gourou et qui auraient notamment été perpétrés sur une mineure à Aiseau-Presles, en 2002.

Nos informations avaient incité la députée Özlem Özem, échevine à Aiseau, à interpeller le ministre de la Justice sur les activités de cette communauté du prétendu Lama Kunzang, comme il se fait appeler. L’intéressé ne s’est pas déplacé devant le tribunal correctionnel de Bruxelles où le dossier est examiné.

Il se fait représenter par son avocat qui a déposé des certificats médicaux attestant de nombreux problèmes de santé, cardiaques notamment.

 

Le calvaire d’une trentenaire

Jeudi et vendredi, les juges ont auditionné une jeune femme âgée de 30 ans aujourd’hui et ses parents. Ils avaient déposé plainte pour des viols infligés à l’adolescente dans une propriété à Aiseau-Presles où Robert Spatz avait trouvé refuge avec ses proches, après son arrestation en 1997. En réalité, quand elle avait quelques années à peine, ses parents – adeptes de la secte implantée surtout à Bruxelles, mais aussi en Espagne, au Portugal et dans le sud de la France – avaient consenti à ce que leur enfant leur soit soustraite pour être embrigadée dans le «Domaine de la Claire Lumière», un château à Castellane, en Provence.

Dans cette vaste propriété privée de l’ancien réparateur de téléviseurs qui s’est improvisé «messie bouddhiste», les enfants étaient complètement robotisés, abreuvés de paroles du «maître» et pris en charge par une institution scolaire spécifiquement érigée à leur attention, entourée d’un staff éducatif et médical, avec d’authentiques toubibs. En général, les bambins avaient au maximum 4 ans quand ils étaient arrachés à leur foyer. La victime dont il est ici question était probablement plus jeune encore.

À part le baratin et le chemin du bonheur par la foi que les cadres étaient censés leur inculquer, il s’agissait de mettre sur pied une armée de soumis, dévoués jusque dans la mort au grand amateur de Porsche et autres luxueuses limousines.

D’ailleurs, à partir de 14 ans, les adolescents étaient dirigés vers un autre centre, au Portugal, pour devenir des «guerriers» en lutte contre le mal et prêts à sauver les frères humains d’une fin du monde!… Dans l’esprit d’OKC, cette légion constituait l’élite de la communauté «religieuse».

Retrait de plainte?

Les parents de la principale plaignante, eux-mêmes de grands naïfs, ont expliqué vendredi qu’après l’entame de leur action judiciaire pour les faits de mœurs imputés au gourou, il les a convoqués chez lui, dans le sud de l’Espagne, pour une mise au point. C’était en 2012, à Marbella, non loin de son lieu de retraite actuel. Selon le principal prévenu, également poursuivi en tant que dirigeant d’une organisation criminelle, escroc, faussaire, voleur, malfaiteur, etc, l’enfant a voulu entretenir des rapports sexuels, dans la maison, à Aiseau.

Sage parmi les sages, il lui aurait expliqué qu’une telle relation entre un vieil homme et une toute jeune adolescente… Puis, Spatz a présenté aux parents un médecin qui a parlé des troubles mentaux, bipolaires, de leur enfant, assez fréquents chez un sujet abandonné très jeune par ses parents. Le lama a conclu qu’il était hors de question qu’il retourne en prison. La mère de la principale plaignante n’a pas caché qu’elle en a ressenti un profond sentiment de culpabilité, comme si elle avait une part de responsabilité dans l’état de santé de sa fille.

À leur retour à Bruxelles, après un compte-rendu de la réunion de Marbella, la jeune femme a déclaré qu’elle souhaitait retirer sa plainte. Lors de son témoignage en audience publique, l’intéressée a beaucoup évoqué ses troubles actuels. Elle a fait état de relations sexuelles consentantes avec Spatz, tout en émettant le souhait qu’il ne soit pas condamné.

De nombreuses audiences sont encore prévues dans les semaines à venir.

Un article signé Jean-Pierre DE STAERCKE

Source l’Avenir

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