TC Bruxelles – Les « enfants oubliés » de l’OKC dévoilent les abus sexuels qu’ils ont subis #OKCinfo

Le nombre de personnes constituées partie civile au procès de la communauté bouddhiste Ogyen Kunzang Choling (OKC) a augmenté depuis l’ouverture du procès lundi passé, devant le tribunal correctionnel de Bruxelles.

Quelque vingt-cinq personnes se sont désormais constituées. Celles-ci sont principalement ce que l’on a appelé les « enfants oubliés » de l’OKC, considérée comme une secte. Elles ont vécu dans des domaines de la communauté situés en France et au Portugal, coupées de leurs parents pendant plusieurs années, entre 1970 et 2000.

Vendredi, elles ont raconté y avoir subi des mauvais traitements et des abus sexuels. « Je suis née à Château de Soleils [domaine situé en Provence, appartenant à l’OKC] », a raconté une jeune femme constituée partie civile. « J’y ai vécu jusqu’à l’âge de 11 ans. C’étaient des années de soumission, de peur et de faim », a-t-elle dit. « Malgré que, à la différence des autres enfants, ma mère était aussi à Château de Soleils, j’ai souffert comme eux du manque d’affection parentale car je ne voyais jamais ma mère. Les enfants étaient véritablement coupés de leurs parents », a raconté cette personne. « Ensuite, j’ai dû partir dans un autre domaine de la communauté en Algarve, au Portugal.

J’y ai perdu ma virginité à l’âge de 12 ans », a-t-elle dit, avant d’expliquer les abus sexuels dont elle a été victime, entre autres par Robert S., le fondateur de l’OKC, considéré comme un gourou. « J’aurais pu tomber enceinte dès l’âge de 12 ans.

C’est d’ailleurs arrivé à d’autres filles de la communauté », at-elle précisé. « Robert S. était le seul là-bas, en Algarve, à nous donner un peu de câlins, dans un premier temps du moins. Mais il décidait de toute notre vie. On devait même l’appeler ‘papa’.

Pour le reste, on ne recevait rien et on n’avait aucun contact. On faisait du karaté deux heures par jour et des prières. On suivait aussi quelques cours mais à 16 ans notre enseignement s’arrêtait et il fallait travailler pour des sociétés, restaurants et autres, de la communauté », a poursuivi la jeune femme. « Il y avait aussi d’étranges sessions de prière au temple où l’on nous obligeait à boire de l’alcool. Certains vomissaient, d’autres faisaient des comas éthyliques », a-t-elle dit.

« Ma mère était sous l’emprise de Robert S. », a encore raconté une autre jeune femme, partie civile. « C’était un homme avec un orgueil énorme qui mettait sans cesse en place des jeux d’humiliation extrême pour les membres de la communauté.

Je me rappelle que, adolescente, il m’avait demandé de me déshabiller devant lui, les vêtements bloquaient soit-disant les énergies », a rapporté cette autre personne, avant de raconter tous les abus sexuels qu’elle avait aussi subis de la part de Robert S. « Lorsque j’ai raconté les faits à ma mère et qu’elle en a ensuite parlé à Robert S.,

il lui a raconté qu’il venait d’une autre planète où les lois et les coutumes sont différentes. Ma mère a mis vingt ans à se défaire de l’emprise morale de cet homme et aujourd’hui encore elle a tenté de me dissuader de venir témoigner », a confié cette partie civile.

Une dizaine de membres, de dirigeants et d’associations de l’OKC sont prévenus devant le tribunal, notamment pour avoir escroqué de nombreuses personnes, mais aussi pour des faits de prise d’otages.

Le fondateur de cette communauté bouddhiste en Belgique, Robert S., qui fait défaut, est également prévenu d’un viol commis en 2007. De nombreux faits de moeurs et de mauvais traitement qui viennent d’être rapportés par les parties civiles ne font toutefois pas partie des préventions visées.

Cette question fera l’objet de débats aux cours des prochaines audiences.

Le procès se poursuivra lundi 18 janvier prochain.

Belga

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