Quel était les relations entre la direction OKC et Lama Kunzang ? Lettres au Lama Kunzang 2

Précieux Lama,

J’espère que le Lama va bien et que ces deux jours n’ont pas été trop éprouvants.

J’écris au Lama pour ajouter quelques précisions à notre conversation au sujet de ce qui s’est Portugal. J’espérais ne plus devoir aborder le sujet, mais comme Kumar revient à la charge
j’aimerais que tout soit clair.

En ce qui concerne les cours avec les élèves voici comment je résume la question:
Suite à mon départ du Portugal et de la retraite de Chenrezi à Nyima Dzong cet été, pendant laquelle des élèves anciens du centre ont manifesté des regrets de mon départ, Maria João (celle qui a écrit au Lama pour demander de faire une retraite) a mis sa maison à ma disposition pour réunir ce groupe d’élèves qui se connaissent entre eux. Il n’a pas mis sa maison à la disposition du centre pour y faire des cours ou des séminaires. Comme Fatima a dit hier elle ne souhaitait pas avoir son adresse divulguée à tous vents.

J’aurais pu prévenir Kumar de ces cours mais pourquoi ne l’ai-je pas fait? Parce que j’entendais garder le contrôle sur ceux que j’invitais et je sais que dès le moment où Kumar est au courant il interfère inévitablement. Comment d’ailleurs puis-je avoir confiance en quelqu’un qui change le nombre d’heures, le programme et le prix de mon séminaire sans me prévenir, sans rien me demander? Ce n’est qu’un exemple parmi des centaines que je pourrais citer…

Donc, si le Lama pense que c’est bien que je continue ces réunions avec les élèves j’entends continuer de la même manière. Kumar est maintenant au courant que je le fais, il n’y a plus de problème.
Je ne peux pas croire à la sincérité de quelqu’un qui dit que c’est dommage que les élèves pensent qu’il existe un problème entre nous et qui affirme devant des élèves et des personnes d’autres écoles qu’il ne veut pas s’asseoir à la même table que moi. Et quand je dis que je trouve cette situation inacceptable ce n’est pas parce qu’il s’agit de quelque chose que Kumar a dit sur moi. Je trouve simplement inacceptable qu’un disciple proche de Lama Kunzang dise cela d’un autre disciple proche de Lama Kunzang. Je crois plutôt que ce qui le gêne c’est que cela échappe à sa toute-puissance je fasse des réunions avec les élèves sans le prévenir.

Au sujet de la semaine Bouddhiste à la FNAC voici quelques éléments. Fernando m’a invité pour une conférence à laquelle Kumar n’est pas venu et qui s’est très bien passée. Le jour de la conclusion Kumar a présenté la traduction du Bodhicaryavatara. Pendant son speech il n’a pas éteint son GSM qui a sonné. En plein milieu de sa présentation, au micro, il a répondu à son appel téléphonique, ce qui représente, à mon sens une attitude très grossière.

Ensuite, pendant la conclusion à proprement parler, magiquement parlant, il n’a pas hésité à s’associer, à faire le jeu, ou du moins à profiter de l’opposition et de la rivalité de ces briseurs de Samaya de la new kadampa school pour servir sa petite vengeance personnelle. Je trouve que quelqu’un qui est capable de faire ceci est un être dangereux pour la famille.
Je voudrais aussi signaler que pendant ce séjour j’ai donné trois conférences, trois séminaires au total 22h de cours, deux sessions pour les frères et sœurs à Loulé et quatre sessions pour les élèves et le seul moment où il y a eu des difficultés c’est le seul moment où il a été présent. Je pense que les faits parlent par eux-mêmes. Et je voudrais ajouter qu’une grande partie des difficultés que j’ai eues avec Adarsha à Lisbonne sont venues de ses interférences avec mon travail.

En ce qui concerne les séminaires à Lisbonne j’ai encore ceci à ajouter : depuis que le restaurant de Lisbonne ne travaille pas le Samedi nous avons fait les séminaires dans la salle du restaurant parce que le temple est occupé avec les cours. Quand nous sommes arrivées (Fatima et moi) Samedi matin, la salle était sale, les tables étaient sales et il n’y avait personne pour nous aider à tout mettre en ordre. Entre les inscriptions au séminaire et les achats de livres, etc. des participants, il a encaissé environ 250.000$ pendant le week-end. De cet argent je n’ai pas vu un centime. Pourtant, il a fallu que je prenne un avion pour venir jusque là, le métro, que je mange à midi (car il n’y a pas de repas au centre) et que je reparte. Puisque Bruxelles ne me finance pas, d’où est censé venir cet argent?

Bien entendu, si j’avais demandé il me l’aurait donné, mais j’estime que cela ne doit pas être nécessaire. Ce n’est pas que cela m’eût gêné si s’était Rina par exemple, mais de sa part je connais le geste: c’est pour affirmer son pouvoir, pour avoir l’occasion de me lancer quelque pointe habile. Je ne me prête plus à ce jeu.

Ce sont donc les offrandes des élèves qui ont payé mon voyage ainsi qu’un peu d’argent des autres séminaires.

Si le Lama veut que je continue ce travail à Lisbonne je demande que Kumar s’en tienne aux dates, nombre d’heures et programme que je lui annonce. Si un changement doit avoir lieu, qu’il me contacte. Pour les prix, ils seront fixés en accord avec le Lama. Et je demande une participation de sa part aux frais de mon déplacement: 25.000$.

Une autre chose que j’aimerais éclaircir c’est au sujet de Fernando. Les problèmes entre Kumar et lui ont commencé bien avant tout ceci, quand j’étais encore à Lisbonne, avant même Alcobaça. Je me souviens que déjà Fernando se plaignait de Kumar. Je l’ai toujours écouté en essayant de minimiser la chose, mais il n’est pas toujours facile de trouver des arguments convainquants. Kumar a parfois un tel manque de respect, une telle façon de se servir des gens sans la moindre considération, que ce n’est pas facile d’apaiser quelqu’un qui lui en veut. Plus récemment les choses entre Kumar et Fernando ont empiré à cause des jeux de pouvoir au sein de l’Union Bouddhiste. Fernando a cherché mon appui, mais ce n’est pas à cause de moi que cela ne va pas entre eux, ainsi que Kumar veut le faire croire. Bien sûr, Fernando m’apprécie et quand il entend le genre de réflexions que Kumar fait à mon sujet cela n’aide pas, mais ce n’est pas là la cause de leur mésentente.

Tout ceci ne veut pas dire que je n’ai pas entendu ce que le Lama a pris la peine de m’expliquer avant que je ne parte au Portugal. Je comprends la mentalité de Kumar et comment il justifie intérieurement la rivalité qu’il ressent pour moi. Si j’avais pu faire ce que le Lama m’a demandé, le Lama aurait trouvé la parade magique contre cette attitude et peut-être nous n’en serions pas là aujourd’hui. S’il ne s’agissait que de moi et qu’il n’avait jamais eu de problèmes avec d’autres personnes, je ne dirais pas tout ce que je dis dans cette lettre. Mais il y a eu, au long de toutes ces années, des tas de personnes qui ont eu des problèmes avec lui, au sujet de qui il a raconté des histoires à sa manière (comme il a fait pour moi), et qui n’ont jamais pu raconter leur version. Il y a eu beaucoup de personnes qui se sont éloignées du Dharma. Oh, sans doute ils n’étaient pas de grands pratiquants, mais c’était des personnes qui pouvaient peut-être réciter le mani et penser au Lama, et qui se sont écartées avec quelque tristesse.
Teixeira, qui a envoyé le message et la pièce de monnaie, est venu aux quatre réunions d’élèves. Il m’a dit qu’il n’avait jamais cessé de pratiquer mais qu’il s’était éloigné du centre parce qu’il n’y sentait pas beaucoup d’ouverture pour des gens comme lui, que l’on y créait trop d’obstacles à une pratique du Dharma telle que la sienne. Il m’a affirmé combien il était content de pouvoir pratiquer quelques mantras comme cela en famille et de pouvoir poser quelques questions.

Une élève m’a dit que depuis le début Kumar n’a cessé de créer des obstacles à sa présence aux enseignements.
A Funchal, une des personnes qui a organisé le séminaire, et qui n’est absolument pas au courant de mes difficultés avec Kumar, m’a dit qu’elle avait suivi des cours avec lui et qu’elle s’était dite que si le Dharma était quelque chose d’aussi rigide et aussi froid, cela ne l’intéressait pas.

Depuis mon séjour à Lisbonne, du groupe d’élèves réguliers qui sont encore venus à mes sessions, plusieurs se sont éloignés du centre pour des raisons similaires.
Ce qui m’afflige dans tout cela c’est que de nombreuses personnes assimilent le Lama et OKC à l’attitude de Kumar et ont donc une vision plutôt négative des choses. Les événements plus récents devraient être un avertissement suffisant et nous amener à être très attentifs à notre attitude vis-à-vis du monde extérieur. Mais au Portugal cela ne se passe pas ainsi.
Pour citer un exemple récent, au cours de la semaine de la FNAC (encore elle), Fernando avait réparti le nombre de jours entre les Zen et nous. Derrière son dos, Kumar a rempli tous les jours avec des trucs à lui et n’a laissé qu’un seul jour pour le Zen. Inutile de dire que les Zen étaient très fâchés.

Malheureusement, j’ai constaté qu’il était inutile de lui dire quoi que ce soit. Sa vision du monde est tellement particulière que tout pour lui est une arme d’attaque, tout contact un défi. Je ne lui connais aucune étique quand il s’agit de vaincre et chaque parole qu’on lui adresse est utilisée comme arme. Ma vision est peut-être tout à fait fausse mais il ne m’inspire aucune confiance, et je le respecte uniquement à partir du fait qu’il est mon frère de Vajra. Je ne peux pas dire que je ne l’aime pas, ce n’est pas quelqu’un qui se laisse aimer, il ne sait pas créer d’ouverture pour cela, il a trop peur d’être vulnérable, ce qui est normal pour quelqu’un qui passe sa vie à attaquer les autres. Son monde m’est complètement étranger, je ne sais pas jouer son jeu mais sa façon de traiter les gens me blesse profondément.
Cette déchirure avec un frère de Vajra est une plaie et je suis sûre que le Lama me comprend. Le Lama dit souvent qu’Il prend les gens comme ils sont. Je sais bien qu’il n’est pas possible de changer Kumar, mais peut-être est-ce possible de limiter les dégâts. Il n’y a-t-il vraiment personne d’autre, ou plusieurs personnes qui puissent reprendre son travail? Ou une stratégie qui limite son pouvoir despotique?

Enfin, passons aux bonnes nouvelles.
D’abord, Madalena (femme de Zé Jorge, le frère de Rui de Marie) m’a demandé de dire au Lama que depuis la retraite à Bruxelles Jorge va très bien et qu’il n’a plus bu.
A Funchal tout s’est passé de façon très auspicieuse. Fernando et moi (Fatima n’est pas allée à cause du prix des avions), nous avons pu faire une petite pratique près de la mer, j’y ai jeté un peu de mendrup, et il m’a semblé qu’un contact s’est établi. Les gens étaient très enthousiastes et Fernando vient de me dire qu’ils lui ont téléphoné pour dire qu’ils ont un local à notre disposition pour y mettre le siège de l’Union Bouddhiste.

 

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