Lama Kunzang : Voyage depuis l’imparable souffrance de l’Esprit jusqu’à la Méditation

Des crottes de chien habillées de brocard

Il est très bien de se concentrer sur ce qui est juste au bénéfice de tous les êtres nos proches parents. Sur ce qui est juste dans votre vie, dans cette incarnation aussi fragile qu’une bulle et aussi courte qu’un geste dessiné dans le ciel. Concentrez-vous plus que jamais sur cette fragilité sur cette inconscience que vous avez du temps et de l’espace. Et demandez avec profondeur que vous ainsi que tous les êtres puissiez le plus tôt possible et même dans cette incarnation, sans attendre, atteindre la vue de l’essentiel, atteindre la maîtrise du temps et de l’espace.

Ceci étant pour les éléments profonds. Et puis plus relativement il est bien dans des moments privilégiés comme ceux qui vont suivre de pouvoir se concentrer sur vos frères, sur vos soeurs, sur les êtres qui vous sont proches. Et puis sur ceux qui vous le sont moins. Et d’essayer de brûler, de faire muter, de transformer toute animosité, haine, colère, jalousie, désir et attachement en merveille de la Loi, en Paramitas, en générosité, en morale et en éthique parfaite. En patience, en capacité à faire effort. En méditation. En sagesse transcendantale. Car cela est l’attitude des yogas.

Transformer toutes vos bêtises, toutes vos illusions, toute votre ignorance,même parfois toute votre méchanceté en Paramitas. Et c’est ainsi que sous le ciel, en plein samsara, les êtres de ces temps troublés et incertains ont l’opportunité d’atteindre l’essentiel. C’est en transformant toute l’énergie qu’ils possèdent de toute éternité jusqu’à la plus absurde, la plus laide même, même celle là ne doit pas être rejetée mais transformée selon l’alchimie des Tantras que vous étudiez et que vous expérimentez, ayant pris les refuges, étant rattachés à une Lignée authentique ininterrompue comme la nôtre.Etant rattachés dans vos plus grandes profondeurs à cette Lignée vous avez toute possibilité d’atteindre cette alchimie des Tantras. Ce ne sont pas des phrases vaines ce sont pas des mots des conférences ou des écrits. Ce que l’on vous demande maintenant, après avoir longtemps attendu, c’est l’action. C’est agir.

Dans le silence, dans l’humilité, dans la simplicité, dans le secret même pour atteindre à cette alchimie profonde et transformer définitivement toutes ces illusions et toute cette ignorance du siècle, des siècles en vue profonde de l’essentiel qui est, vous le savez, votre état naturel, la nature véritable de votre esprit. C’est l’essentiel. Dans les quelques secondes qui vont suivre c’est à tout cela qu’il faut penser. Ce sont ces éléments là qu’il faut pénétrer, sur lesquels il faut se concentrer. C’est ça la pratique des yogas.
Ce n’est rien d’autre.

C’est ça le Dharma, ce n’est rien d’autre. Il n’est aucunement important de réaliser quelque pratique exotique, quelque pratique qui vous vienne d’extrême orient, à consonance étonnante, bizarre ou excitante. Tout cela n’a aucun intérêt pour la Lignée, n’a aucun intérêt pour vous.

N’oubliez jamais que si votre bon karma vous a amené à recevoir les enseignements les plus précieux, les plus sublimes c’est pour vivre dans le secret et extérieurement ne laisser rien paraître et parler peu. Et dans votre coeur quelle que soit votre activité du moment, quelle que soit votre souffrance, votre misère, votre joie, sans rien dire dans l’immobile, essayer de voir la nature de votre esprit. De voir l’état naturel longtemps préparé par toutes ces pratiques que nous terminons doucement aujourd’hui.

Longuement préparés par vos activités qu’elles quelles soient. Qu’elles soient médicales, qu’elles soient de construction, de temple, de chörten, de vieux château. Quelles qu’elles soient, chaque fois que vous dessinez dans le temps et dans l’espace un geste. Qu’il soit pour donner ou pour recevoir. Chaque fois que cela peut-être un soleil, une lampe qu’on allume, mille prosternations, une prière. Une méditation même.

Cela peut aussi n’être rien. Rien que de la confusion supplémentaire. Rien que de l’absurde, de l’inutile. La différence fils et filles entre l’inutile qui conduit au désespoir, à la vieillesse, à la maladie, à la mort, et ce qui est utile et essentiel au bénéfice de tous les êtres c’est que l’inutile ce sont les futilités extérieures tandis que ce qui se passe avec componction dans les profondeurs de notre coeur dans des moments previlégiés, commence par quelques secondes merveilleuses, se continue par quelques heures précieuses et se continue encore par des jours inoubliables et se continuent encore par des mois et des années de bonheur partagé. Et se termine par l’Eveil.

N’oubliez jamais que tout cela c’est très simple et très profond et très calme. On ne parle pas de cela. Il faut un peu de pudeur. Un peu d’honneur. Un peu de respect. La religion profonde n’est jamais théâtre, discussion philosophique acharnée pour quelques heures de loisirs. Tout cela est fantaisie. Tout cela ne conduit qu’à l’absurde. A la grande négligence, à la mort, à la peur, à la vacuité non reconnue c’est à dire au néant. Si vous voulez pratiquer les yogas fils et filles n’oubliez jamais, d’abord, votre bon karma qui vous a rattachés à une lignée ininterrompue dont nous pouvons chanter les noms jusqu’à ce jour avec certitude. Qui vous a conduit à avoir l’opportunité de vivre le Dharma à travers vos activités, à travers vos méditations, à travers vos souffrances, à travers vos joies qui sont il est vrai dans un siècle de décadence, bien rares. Comment peut-on en effet être joyeux aujourd’hui lorsqu’on voit tellement d’êtres qui souffrent sous le ciel.

Il est difficile d’être toujours joyeux.Cela se peut jusqu’à un certain moment de notre vie. Et puis si vous avez l’opportunité de transformer vos souffrances les plus terrifiantes si cela vous arrive, c’est aussi très rare dans ces siècles de confort. Mais les souffrances de l’esprit négligent tout le confort et quelque soit l’habillement, la couleur des murs, le moelleux du coussin, l’esprit peut souffrir partout. Et si aujourd’hui il est difficile dans nos pays privilégiés de vivre des 2 souffrances de corps, d’avoir faim, d’avoir soif, d’être malade sans remède, de subir des guerres ininterrompues, de voir ses enfants découpés par des rafales de mitrailleuses ou déchiquetés par des bombes, cela n’est pas votre lot n’est-ce pas.

Alors il vous reste les souffrances les plus sublimes, les plus terrifiantes et les plus infernales. Les plus cauchemaresques. Ce ne sont pas les souffrances visibles. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui la dépression nerveuse, le psychisme altéré, malade. Ce sont les grandes souffrances infernales du futur car, toutes les maladies les plus terrifiantes, les plus sidaïques ou les plus cancéreuses ne sont rien à côté d’un esprit qui devient fou ou qui ne sait plus quoi vivre, dans ce monde dans lequel nous vivons aujourd’hui avec tout son manque de respect, toute sa laideur déguisée, comme disait sa Sainteté Dudjom Rinpoché, “des crottes de chien habillées de brocart”, voilà ce que sont les êtres de ces temps troublés.

Lâcher prise de l’ignorance fondamentale

Alors il faut préparer votre vie, vos enfants, votre futur, vos profondeurs à des souffrances de plus en plus terrifiantes et être prêts et habiles à les transformer. Développez votre habileté. Voilà ce qui est nécessaire. Il n’y a qu’un seul moyen de développer l’habileté. C’est en pratiquant la magie du Vajrayana. telle que l’on tente, que l’on essaye de vous l’enseigner en fonction de votre niveau d’acceptation, d’audition de concentration. On pourrait tout simplement dire de présence.

Chanter un mantra est une grande magie mais peut aussi être une attitude de perroquet qui ne mène à rien d’autre qu’à avoir peut-être des plumes colorées. En revanche, chanter un mantra en profondeur avec componction avec une prise de conscience, une non-acceptation définitive de la bêtise de corps, de parole ou d’esprit, ça c’est la façon de chanter un mantra. Le poing fermé, la main tendue ou un moudra d’apaisement, caché. Caché, c’est bien. Crier dans le silence c’est bien.

Crier la souffrance du monde, ne plus l’accepter et se battre jusqu’à ce que l’on saigne dans le secret. C’est bien. Tourner autour d’un monastère ou d’un chörten, si votre coeur n’est pas concentré, si vous ne développez pas le Boddhicitta, cela ne peut qu’user les semelles de vos souliers et rien d’autre. Cela n’usera jamais votre ignorance. Il faut prier pour avoir l’intelligence de comprendre ce qu’est le Dharma. Vraiment.

Tous les êtres veulent être heureux mais comme disait Sa Sainteté Khyentsé Rinpoché l’été dernier encore, ils font vraiment tout ce qu’ils peuvent pour vivre le contraire. C’est ça qu’il faut penser fils et filles, lorsque l’on a au sein d’une saddhana quelques secondes de calme, quelques secondes où après avoir reçu les initiations on sait la présence de la Lignée.

On la  reconnaît. On la voit.

Quand on n’est plus trop obnubilé par le temps et par l’espace, quand on a plus trop l’ignorance de se dire Padmasambhava est au Tibet et nous sommes en Belgique. Ou bien Padmasambhava vivait au 8ème siècle et nous sommes au vingtième. Quand on a perdu cette ignorance fondamentale de s’attacher par concept par rationalité malheureuse ou fictive à des données absolument ridicules qui n’ont aucune réalité, qui sont d’ailleurs improuvables par quiconque, alors on peut sourire et se dire: ici, maintenant, c’est aussi le huitième siècle et le Tibet pour autant que ce soit ainsi que le pays s’appelle. Le passé pour le yogi n’existe pas. Le futur non plus. La vie du yogi et de la yogini est un long présent.

On pourrait dire, une longue présence. Et il faut être attentif. Mara et tous les démons de la terre, du ciel, des souterrains et surtout ceux qui habitent vos milliards de circuits neuroniques et qui réalisent à chaque instant les réactions électrochimiques les plus endommageantes.

Tous ces démons là font tout ce qu’ils peuvent pour vous distraire sans cesse, pour vous embarquer sans cesse dans des aventures périlleuses et inutiles en des désirs factices et inutiles. Dans une recherche de joies absurdes et inutiles et en plus qui coûtent très cher avec des choses en retour. Il faut essayer de trouver d’autres joies. La joie de pratiquer la Loi, la joie de vivre au sein d’une famille directement rattaché à une lignée authentique dont l’authenticité ne fait aucun doute et dont nous possédons les preuves dans les livres et peut-être aussi déjà, parfois, dans notre coeur.

Et grâce à ces preuves nous avons la capacité de déterminer suffisamment de force pour gagner cette bataille décisive que nous vivons, avec nos tendances obscures, malfaisantes, manquant de compassion, manquant d’intelligence obnubilées qu’elles sont par un attachement à un être fictif, un moi tout à fait aberrant.

Et dont nous sommes tellement sûrs que nous n’avons même pas besoin de preuves. Pourtant, si on gratte un peu, il disparaît. On pourrait même dire, il s’enfuit. Essayez maintenant de faire un peu de silence dans votre coeur, de penser à tout ce qui vient d’être dit. Essayez de gagner du temps avant de mourir, car le seul temps véritable ce sont les secondes qui durent des milliers d’années, des milliards d’années. Ce sont les secondes que nous offrons à tous les êtres sans trop penser à nous-mêmes. Longue vie ainsi. C’est la clé de la longévité. Le remède alchimique, l’ambroisie, le nectar, l’eau d’immortalité. ce sont les larmes que l’on verse devant la souffrance de nos parents… Aller de l’écorce jusqu’à la profondeur Fils et filles, souvent on vous a déjà mentionné comment la pratique de la Loi telle que nous la vivons au niveau de nos activités et de nos méditations, de nos prières, comment une telle pratique peut elle transformer l’ignorance les illusions et toutes attitudes empoisonnées en chemin vers l’illumination, vers l’Eveil, vers la Bouddhéité?

Transformations

Pour continuer quelque peu dans ce sens, aujourd’hui, on précisera quelques éléments au niveau de ces transformations. Il est certain que ce qui est mentionné et ce qui sera mentionné ne sont que d’extrêmes résumés qui n’envisagent pas une pratique directe mais seulement un processus de pratique, qui doit bien sûr alors être développé au niveau initiatique. On sait que le fait de mener une vie comme celle de la grande majorité des énergies présentes ici, c’est structurer des activités qui ont un but direct vis à vis de notre tradition .

C’est à dire d’une façon explétive, pour pouvoir transformer toutes nos activités en constructions directes au niveau de notre Lignée. Dans notre famille d’Ogyen Kunzang Chöling, rattachée comme celà a été mentionné hier de façon authentique à une lignée précieuse Nyingmapa, les activités et tout ce que nous vivons ne se font jamais que dans un seul but. Un seul but qui est celui d’aider à construire O.K.C. au bénéfice de tous les êtres en général et de l’Occident en particulier.

Ceci est connu mais peut- être important à entendre pour des êtres qui sont encore sur le seuil. Pour des êtres qui tendent vers les refuges ou pour des êtres dont les refuges sont très frais, il est indispensable d’entendre ces éléments. Chaque époque, chaque lieu a ces nécessités. Il est des époques, des temps où l’on a besoin de sel, de céréales, où on a besoin de pierres, de bois. Il y a pour construire les éléments indispensables à une pratique juste, beaucoup de nécessités. Ces nécessités en tout temps ont toujours été maîtrisées par les lignées, et en tout lieux. Il est vrai que dans ces temps plus barbares où nous vivons aujourd’hui, ces nécessités sont souvent matérielles.

Et en fonction de cela nous transformons nos activités yogiques — Karma yoga — de façon à pouvoir obtenir ces éléments qui nous permettent de construire ce qui est nécessaire pour opérer magiquement au bénéfice des êtres. Il faut donc être conscient de cela. Il faut bien dissocier deux attitudes d’activité sous le ciel. Une attitude aura pour but unique le bénéfice de tous les êtres à travers la construction et les voeux d’une lignée.

Une autre activité aura pour but unique de se nourrir, de réaliser des projets, de se donner quelques loisirs peut-être même des vacances, d’assouvir quelques désirs égoïstes rattachés au corps d’emprunt. Il est certain qu’entre ces deux activités il y a une montagne de différence. Celui qui agit uniquement pour son propre bien en recherchant une survie et peut-être même quelques loisirs, il travaille pour cela, c’est bien. C’est sans doute déjà mieux que de s’asseoir avec un petit carton en disant j’ai faim.

Alors de travailler ainsi pour soi, en pensant à son futur ou à sa sécurité est une chose.

Agir pour les autres

Un autre élément est celui de ne pas penser à soi et d’agir au sein de la Tradition. Il faut bien dissocier les deux. Car magiquement ce n’est même pas une différence ce sont deux mondes totalement séparés. Tant qu’un être se meut sous le ciel, bouge sous le ciel en pensant à lui ou peut-être en s’inventant quelques alibis pour faire semblant de penser à d’autres, ou en criant très très fort que tous les êtres soient heureux mais en restant très égoïstes dans les profondeurs du coeur, il ne peut rien se passer sous le ciel. On ne peut que s’imaginer des pratiques, des initiations, des tas de fantaisies plus au moins folkloriques ou théâtrales mais qui n’ont aucune incidence quant à la possibilité de l’Eveil. Il est certain que des êtres, même s’ils sont pris en charge par une famille authentique, cela ne signifie malheureusement pas toujours que leur coeur est exempt de volitions égoïstes… loin s’en faut. Et il est certain que au sein même d’Ogyen Kunzang Chöling il y a encore des êtres pour lesquels les activités sont très mitigées.

A la fois ils sont conscients de construire des éléments précieux pour le bien de tous les êtres mais en même temps ils sont surtout très satisfaits de quelque élément matériel qu’ils peuvent prendre pour satisfaire à leur besoin propre. Le calcul d’un pourcentage de positif et de négatif d’une telle attitude serait possible même éléctroniquement mais ne s’avère peut-être pas indispensable. Cependant il serait possible de voir sur les huit, dix ou quinze heures d’activités d’une énergie le nombre d’heures qui ont été réalisées dans un but profond et le nombre d’heures qui sont réalisées en pensant à quelques satisfactions qui peuvent suivre. Ceci est surtout individuel. Et on pense que ce genre de questions ne se pose pas d’une personne à l’autre mais doit se poser dans les profondeurs de votre esprit, face à vous-mêmes. Ce ne sont pas des éléments que l’on raconte à gauche, à droite, devant, derrière. Ce sont des éléments que l’on contemple en toute sincérité face à soi-même. Et en fonction des réponses qui peuvent suivre on détermine alors le cap, éventuellement même le nouveau cap à suivre. Ce qui peut déterminer de grands changements dans le cours de notre existence. Changements profonds, notoires et même indispensables pour pénétrer les enseignments profonds,eux aussi. Il est certain que la pénétration d’enseignements profonds ne peut se faire qu’à partir d’une vue profonde. Une attitude toute empruntée de superficialité dans notre vie de tous les jours ne peut certainement nous amener qu’à la réception d’enseignements également en superficielité. Ainsi, quand bien même nous serions rattachés à un Lama, quand bien même l’enseignement de ce Lama serait profond nous ne pourrions en pénétrer qu’une certaine superficialité. Et lorsqu’il y aurait une dizaine de mots dans une phrase nous n’en prendrions qu’un 6 seul et encore nous ne prendrons que l’écorce du mot, de ce mot sur dix qui auront été perçus. Mais nous n’en prendrions pas le fruit profond. Et certainement pas les graines de ce fruit qui plantées à nouveau lors de notre pratique pourraient être les graines du Bodhicitta.

Le Grand Saut

Il est certain que pour développer le Bodhicitta il est indispensable d’aller en profondeur dans les fruits que vous offrent les Lamas lors des enseignements. Il faut manger le fruit dans son intégralité et en conserver précieusement les graines, les noyaux pour qu’ils deviennent eux mêmes semences pour tous les êtres. Et bien souvent, lors d’enseignements, des cérémonies ou d’initiations les Lamas de ces temps difficiles, lorsque nous en parlons,nous sentons à l’unanimité que les êtres ne prennent que les choses très visibles, très grossières, c’est à dire les écorces.

Et en plus ils trouvent d’ailleurs cela dur à avaler, difficile à digérer. Et alors ils se retrouvent dans des grandes aventures émotionelles et conceptuelles en trouvant les enseignements difficiles parce qu’ils ne mangent que l’écorce et pas la pulpe profonde parce que leur vie elle-même est encore trop dispersée, trop soumise à la nécessité d’un vain plaisir derrière lequel ils courent comme leur ombre les suit lorsqu’il y a un peu de soleil.

En fonction de cela, les années passent et il ne se passe rien. Les êtres vieillissent se rapprochent à chaque battement de coeur d’une mort certaine et il ne se passe rien. Arrivés au moment de cette mort, ils pleureront, ils crieront leur douleur, leur repentir. Car au moment de mourir on se rend compte de notre besoin et on se dit j’ai trente, quarante, cinquante, soixante ans ou plus de vie dans ce précieux corps humain et je n’ai pas accumulé ce qui était nécessaire pour franchir maintenant ce passage, je n’ai pas été diligent.

J’ai essayé vraiment de trouver quelque plaisir sensuel. J’ai essayé vraiment de courir derrière quelque joie secondaire sans d’ailleurs y arriver et maintenant ma vie se termine. Je n’ai pas réussi ce que j’ai tenté dans le bonheur mondain. Et je ne peux plus réussir le bonheur ultime, les béatitudes ultimes. Il est trop tard, je vais perdre ce corps humain et je ne pourrai pas franchir ce passage, je vais m’écraser au fond de ce précipice noir et infernal, cauchemaresque et puis je sais que dans la peur, l’angoisse qui va m’étreindre dans les minutes qui vont suivre je chercherai n’importe quelle matrice je plongerai dedans, toujours soumis à la même superficialité et ce sera la catastrophe de renaître en rat ou toute autre forme inférieure.

Mais c’est tard, trop tard. Et depuis toujours, la lignée a essayé de faire sentir aux êtres cette brièveté de l’existence. Sa Sainteté Dudjom Rinpoché disait toujours: “La vie est comme un geste sous le ciel “ tellement    brève, un geste rapide, et tellement merveilleuse, utile si on peut s’accrocher à ce geste et en faire un moudra précieux, peut-être même un grand Moudra, Mahamoudra, le grand saut plutôt que tourner en rond autour de quelque vaine volition d’une mondanité lamentable. Bien sûr, lorsqu’on se sent encore un peu jeune, lorsqu’on ne maîtrise pas les énergies qui courent qui sillonnent ce corps et lorsque les vents qui courent dans nos canaux ne servent qu’à exciter nos émotions et nos concepts plutôt que de les canaliser dans la veine centrale, c’est vrai que c’est difficile, c’est vrai que c’est même impossible de vivre autrement.

C’est vrai que vous donner de nombreuses saddhanas, de nombreuses pratiques merveilleuses alors que ces vents continuent à courir dans tous les sens sans aucune maîtrise, sans aucune canalisation juste, profonde et éclairée, ne peut que vous faire souffrir de votre incompétence, de vos incapacités de vos maladresses même… …Canaliser les vents — en sanscrit Vayou et en tibétain Lung — qui circulent dans des veines médianes — en tibétain Tsa — et les retrouver dans la veine centrale —Uma — pour que la même puissance de maladresse que vous avez, la même puissance d’émotion que vous avez, la même puissance conceptuelle que vous avez, la même puissance d’agressivité voire de folie se transforme instantanément en puissance pour développer le Bodhicitta jusqu’à ce qu’Eveil s’ensuive.

Heureux alors les fous, les passionnés, les bruyants, heureux alors les êtres qui poussent tant d’énergie vers l’extérieur qui ne peuvent rester en place car celui qui parvient à faire passer les vents des veines médianes dans la veine centrale autant il est fou, puissamment, autant deviendra- t-il sage puissamment. Et c’est pour ça que notre tradition est unique.

Vajrayana

Et c’est pour cela que le Vajrayana, le véhicule des mantras secrets est unique sur la planète terre et bien au delà. Parce qu’il est le seul qui puisse accepter et prouver que les plus fous, peuvent dans la durée d’une même incarnation devenir les plus sages. Il est le seul qui loin de tout dogme mesquin, de toute attitude vouée à un scoutisme manquant de délicatesse de toute attitude vouée à un style “Armée du Salut” ou de toutes ces aventures absurdes — loin de tout cela il est le seul qui puisse voir un être complètement soumis à son désir, il est le seul qui peut voir un être qui sans cesse n’arrête pas d’accumuler l’absurde sans se dire: il est perdu, il est fou, il crèvera comme un fou, comme un chien. Cela n’est pas certain.

Car, un jour, un geste, une parole, un regard, une pensée peut suffire pour donner un choc profond dans le coeur de cet être fou sous le ciel et pour qu’instantanément pendant quelques minutes cette folie s’arrête, prenne quelque direction juste, se transforme et donne naissance à un yogi, à une yogini.

Sauter sur le cheval sans l’arrêter Bien sûr, en fonction de ce qui vient d’être dit il ne faut pas continuer à vivre follement en se disant un jour ou l’autre il m’arrivera quelque chose d’intéressant. Ce serait dommage. Si on mentionne ceci c’est pour ne jamais se sentir inférieur.

Déjà le fait de posséder un corps humain, éminemment précieux, comme enseigné par la tradition, c’est un signe, un signe de possibilité d’Eveil. Et il faut s’y accrocher, s’y tenir. De toutes nos forces. Et puis parallèlement à quelques maladresses, quelques folies, quelques passions qui continueront à s’exacerber, à se satisfaire sous le ciel, on peut recevoir les enseignements, pratiquer les saddhanas, se trouver de temps en temps aux bons endroits et aux bons moments en étant encore souvent quelque peu distrait ou peut-être même en laissant filtrer goutte à goutte cet élixir sublime qu’est la Loi, reçu sous différentes formes jusqu’à ce que ce petit vase que nous avons tous dans les profondeurs de notre coeur, ce petit vase cristallin, resplendissant de lumière, sublime à l’intérieur du coeur, jusqu’à ce qu’il se soit empli goutte à goutte dans le secret, dans l’ignorance, dans les passions, dans la maladresse, se remplissant quand même, doucement mais sûrement. Et le jour où il sera plein, vous n’en saurez rien. Lorsqu’il sera plein vous ajouterez encore une seule goutte d’élixir et le vase va déborder. Et c’est le jour de ce débordement qui sera le premier jour de sagesse.

Ni avant, ni plus tard. Et ce vase se remplit un peu comme une fleur qui pousse: elle se trouve d’abord à l’intérieur de la terre et croit avec beaucoup de difficultés il est vrai, la terre est dure, la fleur est fragile, la graine est profonde alors elle pousse la terre avec lenteur, avec force pour voir le soleil. Et un jour elle sort de terre. Vous seriez passés une seconde avant qu’elle ne sorte de terre vous ne l’auriez pas vue non plus. Une seconde avant est trop tôt, et c’est toujours la question d’être là au bon moment et au bon endroit. Il existe de nombreux éléments à développer, telles les Paramitas. Ces développements des Paramitas et particulièrement les quatre premières si difficiles à obtenir, sont une aide tellement précieuse pour recevoir les enseignements, tellement précieuse pour pénétrer plus en profondeur et manger la pulpe de ce fruit cité tantôt.

Et le temps est si court. Souvent quand on regarde O.K.C. en occident depuis une quinzaine d’années, un peu plus parfois, depuis que Ogyen Kunzang Chöling existe officiellement en occident et officiellement en  profondeur en extrême orient.

Depuis que nous existons il y a parmi vous quelques êtres qui sont venus il y a quelque temps déjà, physiquement. Venus ou revenus encore et encore. Il n’y avait rien en Belgique en 1972. On ne connaissait pas le Dharma authentique relié à des lignées du Tibet, on en parlait parfois dans quelques conférences mais souvent les êtres ne savaient pas vraiment de quoi ils parlaient. Ils parlaient de rêves, d’espoirs, mais manquaient la partie la plus importante qui est l’initiatique, la directe, la vécue.

Parler d’une chose et vivre cette chose est en effet très différent. Et les années ont passé. Il est vrai que vous avez du construire beaucoup depuis toutes ces années et n’a pas toujours été facile. Ce qui est étrange à regarder sous le ciel, c’est lorsqu’aujourd’hui des êtres viennent 15 ans plus tard alors que l’enfant existe déjà et grandit, s’endurcit, s’habitue à se promener sous le ciel troublé.

Au niveau karmique cette vue ne manque pas d’intérêt car il est certainement précieux d’avoir construit les bases d’un tel édifice en occident. Et puis d’arriver plus tard c’est un peu arriver lorsque le repas est presque prêt. On peut déjà profiter des premiers plats et les manger.

C’est une attitude qui ne manque pas d’intérêt. Elle est à la fois plus facile mais recèle d’autres difficultés. Plus facile parce que la cuisine est déjà construite et que d’ancuns déjà y préparent quelques mets des plus savoureux. Plus difficile parce qu’il faudra s’atteler plus vite, s’accrocher avec plus de vigueur pour ne pas lâcher prise dans le mauvais sens du terme.

Alors on a pensé à ceci, au niveau pratique et relatif. Pour les énergies qui ont pris les refuges très récemment au dernier Losar, pour les énergies qui se sont rapprochés quelque peu d’Ogyen Kunzang Chöling ces derniers mois, pour les élèves qui pratiquent quelques préliminaires yogiques au sein d’O.K.C. dont quelques uns sont présents ici maintenant, nous allons offrir une possibilité, un peu comme un cheval qui court et sur lequel il faut sauter sans l’arrêter. Et ceux qui pourront agir ainsi c’est bien.

C’est à dire que ce Lama a décidé il y a quelques semaines de rafraîchir et de changer les dispositions des salles de yoga et de méditation ainsi que du Temple, rue de Livourne. Il est proposé à toutes les énergies qui se sont approchées récemment de la famille depuis quelques semaines ou davantage et qui sont présentes ou non maintenant, de se mettre en contact avec frère Tenzin et frère Cyrille et de pouvoir faire cette transformation eux-mêmes.

C’est à dire participer matériellement et même physiquement à cette réfection de leur école de yoga, de leur vestiaire, du temple et de tous ces éléments. Ce sera sans doute un bien précieux pour ceux qui peuvent le pénétrer et si vous manquez de possibilités matériellement travaillez nuit et jour sans cesse jusqu’à ce que vous transpiriez, jusqu’à ce que vous saigniez  davantage. Tous éléments indispensables pour pénétrer par la bonne porte au sein d’une Loi aussi parfaite. Alors, si ces énergies néophytes sont une bonne cuvée, les travaux se feront, c’est bien. S’il n’en est pas ainsi, ils ne se feront pas. C’est bien.

La Veine Centrale qui transperce les Roues Comme il a été mentionné, il y a plusieurs possibilités de pratiquer le Dharma. Et en fait il n’y en a qu’une. On a décidé que c’était bien on s’accroche, on le vit intensément, ou bien cela reste au niveau intellectuel, au niveau du mental ne touchant le coeur que dans des émotions elles- mêmes fort déséquilibrées. Et cela ne mène nulle part.

Le yoga n’est pas essayer de copier quelque aventure orientale. C’est une grande aventure, une Quête profonde dans notre coeur. Et cette Quête doit être essentielle. Lorsqu’on ouvre les yeux le matin ce doit être notre première pensée. Qu’est-ce que je vais pouvoir offrir aux êtres aujourd’hui à travers notre Lignée. Et lorsque l’on s’endort le soir on prie pour que notre sommeil soit profond, court empreint de grande perfection pour nous amener à voyager dans des mondes où nous recevons ce qui pourrait nous manquer le lendemain.

Il ne faut pas oublier que le sommeil est un peu comme la mort et se préparer à dormir c’est aussi se préparer à mourir. Ceux qui dorment mal vont mourir mal. Si vous avez un sommeil agité, difficile, angoissé, vous mourrez de la même façon et votre vie n’aura servi à rien d’autre qu’à gêner, à perturber le ciel lui-même.

Ce sont des signes auxquels nous devons être attentifs. Il faut apprendre à dormir. Pour apprendre à dormir, il faut apprendre à respirer. Pour apprendre à respirer il faut respecter le coeur. Pour respecter le coeur il faut respecter les êtres, pour respecter les êtres il faut être intelligent. Et cela se développe, l’intelligence, la capacité de faire effort aussi se développe ainsi que la patience et une éthique bien équilibrée. Tout cela se développe.

Tout comme vous avez été à l’école pour apprendre à lire, à écrire et à calculer et sans doute vous vous rappelez que ce n’était toujours pas facile. Aujourd’hui vous apprenez à respirer à manger, à marcher, à dormir, à vous taire, à vous asseoir. Pourquoi voudriez-vous que ce soit plus facile. Alors qu’apprendre à lire ou à écrire ne permet pas directement de s’éveiller mais n’est qu’une préparation indispensable. Apprendre à s’asseoir, à respirer sont des éléments beaucoup plus directs vers l’Eveil.

Et tout à fait indispensables. Ce qu’il faut donc retenir de ces quelques mots aujourd’hui c’est l’indispensabilité de canaliser Vayou, les vents qui circulent dans nos veines, (Tsa) dans la veine centrale(Uma). Cette veine centrale qui transperce de nombreuses roues depuis le centre secret jusqu’au  sommet de la tête, ces nombreuses roues qui possèdent chacune de nombreuses pétales. Chaque rayon lui-même étant subdivisé en dizaines, en centaines de rayons.

Tous ces rayons eux-mêmes, par milliers sont rattachés à tous les points du corps précieux et c’est la raison pour laquelle tout ce que nous faisons subir à ce corps précieux a une incidence directe vis à vis de notre Eveil. Tout ce que nous mangeons, tous ce que nous buvons, les exercices que nous faisons ou ne faisons pas, la façon dont nous les faisons avec ou sans agressivité, avec ou sans émotion. Les pratiques d’attachement, autrement dit les pratiques sexuelles, la façon dont nous les pratiquons, les moments où nous les pratiquons.

Par exemple: Une pratique d’attachement au moment d’une pleine lune peut-être catastrophique pour les vents dans les veines.Une pratique d’attachement à proximité d’un autel consacré par un Lama authentique peut être une catastrophe pour la graine du coeur et le remplissement des gouttes. Une pratique d’attachement un mauvais jour ou à un mauvais endroit ou d’une mauvaise façon peut être aussi catastrophique par la dispersion des vents plutôt que pour leur canalisation dans la veine centrale.

Une certitude millénaire

Et c’est pour cela qu’il existe une éthique. Il n’existe pas une éthique pour jouer au boy- scout ou au témoin de jéovah il existe une éthique simplement puisque vous êtes là, et si vous êtes là c’est sans doute que vous avez décidé d’être des yogis et des yoginis un jour. Vous n’êtes pas fous. Vous n’êtes pas là par hasard, en passant. Alors puisque vous êtes là c’est donc que vous avez décidé cela. Et si vous avez décidé cela, il y a des choses à faire et d’autres à ne pas faire. Ces éléments sont connus à tous niveaux par notre tradition depuis des milliers d’années, et davantage. Ce sont les enseignements les plus anciens de Shambala. Il est certain que l’élément déclenchant, le premier pas c’est la générosité.

C’est la première des Paramitas. Il faut avouer que la planète d’aujourd’hui manque de générosité de bonté. Dès le moment où on a pu expérimenter quelque peu cette générosité il faut alors s’attacher à une éthique en fonction du but poursuivi. Vous seriez joueur de tennis, vous seriez soumis à cette éthique. A moins de vouloir jouer seulement le dimanche matin pendant une demi heure.

Mais si vous voulez vraiment pénétrer les lois fondamentales qui régissent le trajet d’une balle dans l’espace frappée par une raquette, il y aura une éthique de vie indispensable. Croyez-vous que les joueurs qui étaient à Rolland Garros il y a quelques jours faisaient des gros gueuletons la veille du championnat avec une grosse partie d’attachement à dix ou douze dans un lit? Je ne le croirai jamais. Cela demande une éthique. Alors si il faut déjà une éthique pour taper sur une balle avec une raquette, il en faut certainement une pour atteindre la Bouddhéité.

Dès le moment où la générosité commence à s’établir, dès le moment où commencent à naître les motivations nécessaires, suffisantes pour développer une éthique, une morale profonde, la partie commence à se gagner. Car générosité et ordre, éthique de notre vie c’est déjà une partie qui commence à se gagner. Viendra alors la patience parce que bien sûr une partie ne se gagne pas en huit jours et viendra alors la capacité à faire effort parce que même si on se dit bon je suis patient mais c’est quand même fort long. Si c’est long c’est que je n’en fais pas encore assez, c’est qu’il faut encore aller plus loin. Alors on détermine la quatrième Paramita qui est celle de l’effort. Parce que la patience nous aura permis d’attendre et puis on voit que ce n’est pas encore suffisant et qu’il faut aller plus loin. Et alors on développe la quatrième.

Méditation

Et c’est alors et alors seulement, que l’on arrive enfin à la méditation. Qu’on ne vienne pas dire au Lama:” je n’arrive pas à méditer” alors que l’on manque de générosité. C’est impossible n’est-ce pas? Cela fonctionne ainsi sous le ciel. Et vous aurez beau ruser, de toutes les façons possibles, vous n’y arriverez pas autrement. Ceci est une certitude millénaire. Aucun yogi, aucune yogini au monde n’a réussi autrement. Et ce n’est pas dans une époque aussi décadente, aussi médiocre, aussi malhabile que cela pourrait fonctionner autrement. Qui dit générosité dit manque d’égoïsme. Prenons un exemple. Une demi douzaine d’énergies, de couples d’énergies, avec ou sans enfants, et une demi douzaine de chambres. Dans la demi-douzaine de chambres, deux belles chambres, deux chambres moyennes et deux chambres médiocres. Est-ce que celui qui choisira la chambre médiocre et celui qui choisira la chambre la plus vaste, la plus agréable lequel des deux sera le plus généreux. Facile à répondre. Pensez-y. Et ne vous battez pas pour les chambres médiocres surtout … Méditation dirigée vers Dorje Sempa … Vous placez le corps dans les sept attitudes et nous allons essayer de pratiquer une courte et légère méditation. Vous respirez profondément. Profondes inspirations avec des expirations qui durent si possible le double de la durée de l’inspir. Et arrivés au bout de l’expiration vous soufflez tout l’air en même temps en rétractant l’abdomen avec vigueur. Surtout le corps bien droit et les épaules tirées vers l’arrière, le menton rentré.

Et vous placez le pouce à la base de l’annulaire et vous fermez les poings sur les pouces. Vous placez les pouces ainsi juste au niveau de l’aine et vous poussez légèrement. Les coudes sont assez légers un peu comme des ailes d’oiseau et vous respirez avec les deux narines. Dans ce genre d’attitude on fait souvent une narine après l’autre mais nous allons simplifier. Le mieux sans doute eu égard au niveau de concentration actuel c’est de garder les yeux fermés. Regardez la pointe du nez et dès le moment où vous avez la pointe du nez vous fermez les yeux et en dessous des paupières vous gardez les yeux dirigés vers la pointe du nez.

Sans effort bien sûr. Pendant que vous pratiquez ces quelques respirations vous essayez déjà de bien calmer toutes ces énergies et vous pensez à ce qui a été mentionné cet après-midi au niveau des vents, au niveau de Vayou et vous pensez: “tous ces vents que je ne localise pas encore très bien, dont je ne sais pas encore grand chose, Vayou, Lung, tous ces lung qui sont dans les profondeurs de mon être je vais essayer de les canaliser avec le plus de force dans une veine dont je ne sais pas encore grand chose non plus mais qui est au centre de mon être qui relie mon centre secret au sommet de ma tête ou en tout cas entre les yeux. Vous regardez ce qui est le plus facile pour votre concentration.

Et j’essaye de canaliser tous ces Vayous, tous ces lungs à l’intérieur de cette veine centrale que l’on appelle Uma. Pour le moment il ne faut rien savoir de plus, juste vouloir. Et lorsque l’on sait que c’est notre esprit qui crée toute chose, que c’est notre volonté qui crée toute chose c’est sans doute déjà suffisant. Et vous répétez, maintenant que vous avez bien respiré, vous répétez doucement après le Lama: “Sans cesse, je prends refuge en tous les Bouddhas “ inspirez maintenant “En tous les Dharmas “ inspirez “ Et en tous les Sanghas “ inspirez “ Je dois dans cette vie devenir Bouddha” inspirez “ pour le bien de tous les êtres vivants “ . Chaque fois que vous finissez une phrase vous inspirez profondément pour pouvoir dire ce que vous avez à dire pendant l’expiration avec beaucoup de force et de profondeur. Pas une force sonore mais une force intérieure, profonde. Une force de motivation.

Nous recommençons. “Sans cesse, je prends refuge en tous les Bouddhas “ “ en tous les Dharmas “ “ et en tous les Sanghas “ “ je dois dans cette vie devenir le Bouddha pour le bien de tous les êtres sensibles “ Essayez de sentir que le monde tout entier commence à disparaître de plus en plus autour de vous que l’endroit où vous vous trouvez est pareil à un champ de Bouddhas. Le sol n’est plus en bois mais en or le plus fin, les murs ne sont plus en pierre mais en pierres précieuses comme du lapis lazuli de la turquoise. Essayez de vous sentir ainsi assis sur un sol en or avec des murs de turquoises.

Vous inspirez … (Répétition de la formule des refuges ) L’eau versée dans l’eau Et puis vous allez visualiser qu’en un instant maintenant tout votre environnement le plus entier avec tous les habitants tous les êtres, tout cela va se fondre en lumière bleue. La même nuance que la couleur des murs, turquoise. Et tous les êtres, vous tous qui êtes nombreux aujourd’hui vous voyez tous les êtres qui sont auprès de vous se fondre en lumière bleue. Vous regardez bien cette lumière bleue et puis cette lumière bleue va se dissoudre à l’intérieur de vous-mêmes.

Un peu  comme un aspirateur prendrait de la poussière, un peu comme un enfant aspire un jus de fruits avec une paille, vous voyez votre corps qui aspire toute cette lumière bleue à l’intérieur. Et cette lumière bleue rentre par toutes vos ouvertures, par tous les pores de votre peau. Comme si vous étiez totalement perméable et à l’intérieur de vous-mêmes elle s’étend complètement. Depuis le sommet de votre tête jusqu’au bout des ongles de vos pieds et de vos mains.

Il y a tellement de lumière à l’intérieur de votre corps que maintenant lui-même se transforme en lumière. Et votre corps perd ses formes. La lumière qui est à l’intérieur est tellement vaste, tellement profonde, tellement claire que les formes de votre corps s’estompent et votre corps lui-même devient lumière. Et votre corps va se dissoudre complètement. Il va se dissoudre simultanément depuis les pieds et le sommet de la tête.

C’est à dire qu’au même moment où vos pieds vont disparaître le sommet de la tête va disparaître. Puis ce sera l’espace entre la gorge et le coeur au même moment qu’au niveau du centre secret puis ce sera au niveau du coeur et de l’ombilic au même moment jusqu’à ce que la dissolution se rejoigne. Et il ne reste alors plus rien que cette lumière ambiante telle quelle. Vous le voyez se dissoudre comme si on gommait le tête et les pieds, la gorge, le centre secret et ainsi de suite. Maintenant tout ce corps s’est complètement dissous et il se retrouve en un seul point. Un seul point qu’est la syllabe Hung bleue qui se trouve à l’intérieur de ce qui était votre coeur.

Vous visualisez une syllabe Hung bleue comme à l’intérieur d’un petit gaou d’une petite boite sacrée. Qui est dans l’espace un peu à l’emplacement où était votre coeur il y a quelques minutes. Ceux d’entre vous qui connaissent le Hung dans sa forme tibétaine vont le faire se dissoudre lui-même. Il va s’évanouir graduellement du bas vers le haut depuis le chyabkiou jusqu’au point au dessus nada.Et il ne restera alors qu’un seul point un tout petit point comme une tête d’épingle et ensuite se petit point disparaîtra lui-même dans le vide, dans la vacuité. Agissez ainsi.

Maintenant pensez fortement que votre esprit et celui de Dorje Sempa, Vajrasattva ou Guru Rinpoché ou une forme que vous pouvez connaître, sont directement mêlées comme de l’eau versée dans l’eau. L’esprit est un avec celui de Guru, comme de l’eau dans l’eau. Pensez que cet état que vous visualisez maintenant est un état naturel.

Pensez que ce que vous pouvez voir ou sentir maintenant c’est très proche de la réalité. … La nature de votre esprit est “une” avec celle du Lama Heruka. Vous construisez dans l’espace un corps qui ressemble au votre mais qui est construit à partir d’une empreinte précieuse.

Essayez de vous rappeler comment vous étiez avant la méditation et en partant du coeur vous redirigez vers les pieds et vers la tête. Vous partez d’un seul point rayonnant de lumière bleue ce point grandit, forme l’espace du coeur, grandit encore et puis vous avez un petit peu de corps autour du coeur et vous descendez vers le centre secret et vous montez en même temps, simultanément vers le sommet de la tête et vous construisiez ainsi atome par atome, ce corps, à partir du vide, à partir d’un esprit unifié, unique de toute éternité.

Et vous arriverez dans quelques instants à la forme d’un corps qui ressemble à celui que vous avez quitté il y a quelques minutes. La seule différence c’est que celui-ci vous le construisez à partir de votre propre volonté. Pratiquant ainsi souvent vous pouvez le construire à partir de nombreuses qualités que vous ne possédez peut-être pas ou qu’étaient latentes en vous-mêmes. Et vous le voyez se reconstruire, vous revoyez votre visage maintenant.

Regardez votre visage, essayez de vous voir tel que vous êtes et vous voyez ce corps purifié qui s’est désintégré dans le vide et qui réintègre une forme dite primitive. Vous le sentez plus léger, plus lumineux, plus efficace, moins maladroit sous le ciel. Et vous respirez profondément. Vous sentez beaucoup plus de force et de lumière qu’auparavant.

Lorsque vous expirerez toute cette force et toute cette lumière vous la dirigez à nouveau vers tous les êtres nos proches parents, vers vos voisins, vos voisins ici entre frères et soeurs, entre énergies ayant pris refuge ou tendent vers les refuges, vous essayez de sentir tous ces coeurs qui battent de nouveau. Toutes ces lumières qui sont coeur, os, membres, chair, tous les liquides, le sang, et vous sentez de nouveau cette chaleur de tous les êtres autour de vous nés à partir d’une lumière unique.

Ayant retrouvé toute cette force avec beaucoup plus de clarté, beaucoup plus de générosité, beaucoup plus d’éthique, beaucoup plus de patience, plus de capacité d’effort tout cela vous sentez maintenant, avec plus de Paramitas. Les mains jointes maintenant vous chantez Vajra Guru Mantra.

Table des Matières

Empreinte vocale

Profil d'un pédocriminel récidiviste

Acteurs hors pair!

Culpabilisation

Humiliation

Dévalorisation par rapport au pervers narcissique

Détournement cognitif (Gaslighting)

Banalisation du mal

La souffrance pour exister

Une perversité morale ou de caractère

Perversions sexuelles

Fascination pour les armes, couteaux, pistolets, mitraillettes, armes de guerres

Un sens exagéré et infondé de son importance et de son talents (mégalomanie) Spatz se prétend l’héritier des Nyingmapa’s devant ses adeptes et prétend que son fils, est la réincarnation de Kangyour Rinpoche, son propre Maître, soit disant à l’origine de la OKC

Une obsession de fantasmes d’influence, de pouvoir, de contrôle sur les autres

La conviction qu’il est spécial et unique

Un besoin d’être admirés de façon inconditionnelle

La conviction de disposer d’un droit sur autrui

L’exploitation des autres pour atteindre ses propres objectifs

Un manque d’empathie radical et total

La convoitise suscitée par des concurrents (Soygal, Trungpa) en terme de grandeur et « réalisations »

L’arrogance et l’omnipotence face aux institutions, démocratie, Justice, Police

Le manipulateur narcissique vous isole de votre entourage

Le manipulateur narcissique est un beau parleur de talent

Le pervers narcissique joue un double jeu (ou plus si il a à sa disposition plus de proies)

Le pervers narcissique est un séducteur hors pair

Un pervers narcissique a toujours raison (encore plus si il est hypocondriaque)

La souffrance de l’autre, quelle soit physique ou morale, est envisager comme une jouissance extrême pour le manipulateur/la manipulatrice. Maintenant l’autre dans un état de dépendance (substance toxique/ harcèlement moral/ argent), et de doute.

Robert Spatz est criminel qui met ses victimes dans des situations d’exploitation sexuelle sous le couvert « d’initiation » gardée par Le Secret du Samaya qu’il impose à ses victimes via un silence total et une isolation complète du monde extérieur.

C’est un individu qui utilise la souffrance générée par les pratiques sexuelles qui peuvent aller jusqu’au BDSM, qu’il impose à ses victimes qu’il utilise au coeur de l’acte en lui même, comme une source de jouissance, une source d’énergie et de longue vie.

les victimes de Spatz dans la OKC n’était pas toutes mineurs d’âge, il y a tout un pan mal connu de sa perversion qui s’est exercé de fait sur des adeptes sous son emprise.

Robert Spatz est hypocondriaque, c’est un pédocriminel marqué par l’arrivée du SIDA dans sa génération qui a provoqué chez lui l’utilisation de victimes mineurs au sein de sa secte pour assouvir ses pulsions pédocriminelles.

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OKCinfo